mardi 26 avril 2011

Approche site ou produit ?

De quoi tu parles?

En gestion de l'environnement, on constate rapidement qu'il y a deux approches distinctes pour les entreprises. Et par "distinctes", il faut vraiment entendre toute la dimension étymologique du préfixe dis-.
En effet, au sein d'une entreprise donc, chacune des approches est cantonnée à des métiers différents, qui n'ont souvent pas de lien entre eux.

En effet, on constate par exemple que le gestionnaire d'un Bilan Carbone va être un chargé de QSE. Le responsable des ACV sera plus souvent un ingénieur d'étude, de R&D et d'éco-conception.
Il est étonnant de constater que les cabinets d'étude en environnement assimilent indifféremment ces deux manières de voir, alors que les entreprises qui y ont recours vont les mobiliser dans des registres très différents.

lundi 21 février 2011

l'Analyse de Cycle de Vie : un outil de la RSE

1. Un outil multicritère et global

L'ACV, qui acquiert ses lettres de noblesse dans les années 1990[1], est l'un des outils d'évaluation environnementale les plus reconnus à l'heure actuelle parmi les experts du domaine. Cet outil permet de quantifier des impacts environnementaux sur la totalité du cycle de vie d'un produit, service ou procédé industriel. Par « cycle de vie d'un produit », on se réfère aux différentes étapes qui le caractérisent, de l'extraction des matières premières nécessaires à sa fabrication, jusqu'à sa fin de vie et son recyclage[2]. L'ACV requiert un inventaire exhaustif des flux entrants et sortants d'énergie et de matière d'un système. Les flux sont ensuite regroupés puis agrégés sous plusieurs catégories d'impacts environnementaux potentiels comme l'effet de serre, l'eutrophisation, l'acidification, etc. Une telle évaluation multicritère sur le cycle de vie d'un système peut permettre d'éviter certains transferts de pollution d'une étape du cycle de vie à une autre, ou d'un impact vers un autre.

2. Un outil qui lie impacts environnementaux et services rendus

Un autre aspect fondamental de l'ACV est que l'on raisonne sur la base des fonctions auxquelles doit répondre un produit. Le système est caractérisé par une unité de référence : l’unité fonctionnelle du système. On évalue donc les impacts environnementaux d'un produit pour une fonction donnée, comme par exemple, les impacts du cycle de vie d'un stylo qui peut écrire sur une distance de dix kilomètres. L'ACV peut également être comparative. Elle permet alors d'évaluer des systèmes différents pour une même fonction donnée.

3. Un outil normé

L’ACV est cadrée par les normes internationales ISO 14040[3] (AFNOR, 2006a), qui en définit les principes et le cadre ; et 14044[4] (AFNOR, 2006b), qui en définit les lignes directrices et les exigences. Ces deux normes détaillent le cadre méthodologique de l’ACV, les points qu’elle doit aborder, son déroulement, ainsi que l’obligation d’une validation par tiers dans le cadre d’une communication des résultats. Toutes les ACV reconnues souscrivent aux conditions des normes ISO. C’est donc un outil codifié, porté par une communauté scientifique, qui souscrit à un cadre normé. La méthode déroulée par l'outil et le dispositif dans lequel il s'inscrit objectivent le rapport à l'environnement, et permettent de le rationaliser, le détachant ainsi d'une vision affective et émotionnelle.[5]

Le schéma ci-dessous décrit les étapes du cycle de vie d'un produit généralement prises en compte dans une analyse de cycle de vie.


4. Pour les entreprises : « passer de l'intuition à la quantification [6]»

Les entreprises utilisent les ACV dans des contextes différents et selon des usages variés, comme le rappellent Osset et Grygiel (ibid.). Une ACV peut en effet aider une entreprise à mener des actions concrètes d'amélioration des produits, de choix de technologies, de composition des produits et de fins de vie. Elle peut également servir d'aide pour un designer dans le cadre d’un processus d’éco-conception. Ces différents usages sont internes à l'entreprise, or l'ACV peut également être l'objet d'une extériorisation, lorsque les entreprises décident de communiquer sur leur performance environnementale.


[1] Pour une perspective historique extensive des ACV, cf (Osset, Grygiel 2008)

[2] On emploie souvent l'expression du « berceau au tombeau « ou from craddle to grave » en Anglais pour qualifier cette approche.

[3] AFNOR, NF EN ISO 14040, Octobre 2006

[4] AFNOR, NF EN ISO 14044, Octobre 2006

[5] Libaert, ibid.

[6] Osset Grygiel, ibid.

Ok.. Let's start..

- " Alors? Ça avance la thèse?"

Ce blog fait partie de mes résolutions 2011..
Je suis actuellement en deuxième année de thèse et mon objectif est tout simplement de me forcer à écrire.
Je me suis donc dit qu'en publiant des petites brèves sur les articles scientifiques que je lis, l'actualité environnementale, ainsi que des bouts de raisonnements cela pourrait être un bon point de départ !
Et.. TOP départ.

Sur quoi porte ma thèse?
J'étudie la manière dont les entreprises intègrent les données environnementales.
En gros :
En amont, les entreprises sont soumises à des contraintes environnementales légales, auxquelles s'ajoutent de nombreuses mesures volontaires.
En aval, on commence à (s')imposer du reporting environnemental.
Que se passe-t-il entre les deux?